La ministre de l’Equipement et de l’Habitat, Sarra Zaâfrani Zenzri, ainsi que Mustapha Ferjani, ministre conseiller auprès du Président de la République, se sont rendus hier à Kairouan, accompagnés d’une délégation chinoise qui a exprimé l’intérêt de Pékin de procéder à la prospection et à l’évaluation du projet de la Cité médicale les Aghlabides, une ville aux allures gigantesques.
Au début de la réunion, qui s’est tenue au siège du gouvernorat de Kairouan, la ministre de l’Equipement et de l’Habitat, chargée de la gestion du ministère des Transports, a confirmé le souci du Président de la République, Kaïs Saïed, pour l’achèvement de cet immense projet national dans les plus brefs délais. A cette occasion, elle a apprécié la force des relations tuniso-chinoises et le partenariat distingué qui unit les deux pays, appelant à leur soutien et à leur renforcement.
La ministre a remercié les dirigeants chinois pour leur réponse rapide, qui s’est concrétisée hier par la visite de la délégation chinoise sur le site du projet, et a souligné les efforts déployés par les deux dirigeants pour renforcer les relations d’une manière qui serve les intérêts des deux pays et les deux peuples, passant en revue les jalons historiques observés dans les relations tuniso-chinoises et les relations de partenariat qui se sont incarnées à travers un nombre important de projets de développement en Tunisie dans divers domaines.
De son côté, Mustapha Ferjani, ministre conseiller auprès du Président de la République, a déclaré que le projet « Cité Médicale Aghlabide à Kairouan » est considéré comme un projet pionnier qui ne se limite pas seulement à la construction d’espaces de santé, mais comprend la construction d’une ville intégrée dans laquelle des espaces médicaux, résidentiels, culturels, universitaires et éducatifs sont prévus et contribue à transformer les leviers du développement et de l’économie en Tunisie.
Le ministre conseiller a également salué le soutien important que la Chine a toujours apporté à la Tunisie, notamment face à la pandémie de Covid-19. Il a également souligné que la Chine est considérée comme l’un des partenaires les plus importants de la Tunisie qui a contribué au financement et à la mise en œuvre de nombreux projets de développement, tels que le CHU de Sfax et l’Académie diplomatique internationale de Tunis.
Pour sa part, la délégation chinoise a exprimé sa satisfaction des progrès enregistrés dans la coopération bilatérale entre les deux pays, et a réitéré la disposition de son pays à traduire l’amitié historique avec la Tunisie en de nouvelles opportunités de coopération dans un cadre bilatéral, à poursuivre la mise en œuvre des projets de développement, à encourager les institutions chinoises à investir en Tunisie, et à poursuivre l’échange d’expertise et d’expériences à cet effet.
Suite à cette réunion, les deux ministres, la délégation chinoise et tous les participants se sont rendus sur le site du projet auprès de la délégation de Manzel Mhiri où Mme Sarra Zaafarani Zanzari a présenté à la délégation chinoise une exposition des plus importantes composantes de son programme fonctionnel et de ses caractéristiques, et a expliqué l’importance de son caractère économique, social et scientifique en tant que projet modèle au niveau national et continental et son rôle central dans le développement des régions adjacentes à son emplacement.
Un projet d’envergure
Sept ans après l’annonce faite en 2017, le projet, qui était au départ appelé « Hôpital du roi Salman Ben Abdelaziz », a connu moult péripéties, voire des rebondissements qui l’avaient mis en veilleuse, mais le voilà qui renaît de ses cendres avec des promesses réelles de se matérialiser au grand bonheur des Tunisiens, en général, et des habitants de la région de Kairouan, en particulier.
En effet, dans une dynamique accélérée, la visite d’Etat effectuée, tout récemment, par le Président de la République en Chine, des discussions ont été menées autour du mégaprojet de la Cité médicale de Kairouan mettant l’accent sur son caractère prioritaire et sur la volonté réciproque de passer la vitesse supérieure.
Joignant le geste à la parole, la ministre de l’Equipement et de l’Habitat, Sarra Zaâfrani Zenzri, vient de se rendre sur les lieux, accompagnée d’une délégation chinoise qui a exprimé l’intérêt pour Pékin de procéder à la prospection et à l’évaluation de ce projet aux allures gigantesques.
Cette visite a été une occasion pour donner de nouveaux éclairages sur la Cité médicale qui sera érigée sur un terrain d’une superficie de 550 hectares. Une véritable ville intelligente dédiée à la santé, constituée de neuf espaces distincts qui y seront aménagés.
Une cité médicale qui fera des émules
Ce projet grandiose comporte :
– Un pôle industriel de pointe (matériel médical, solutions intraveineuses, industrie pharmaceutique…
– Un centre hospitalier ultramoderne comprenant un hôpital universitaire de 400 lits extensible à 600, deux hôtels pour patients, une unité d’urgence avec évacuation héliportée…
– Un campus universitaire, une académie médicale, une école nationale de génie biomédical, des foyers et restaurants universitaires, des instituts et facultés du secteur privé.
– Un espace résidentiel et des commodités modernes avec des logements pour le personnel médical et les patients, des restaurants, des cafés, des commerces, des écoles et des espaces verts.
– Un pôle dédié au tourisme médical avec des infrastructures d’accueil haut de gamme pour les patients étrangers, des centres de thalassothérapie et de bien-être.
– Des espaces de loisirs et de détente comprenant des parcs, des jardins, des terrains de sport, des complexes sportifs et culturels.
– Un centre de production d’énergies renouvelables capable de fournir une alimentation en énergie propre et durable.
– Un système de traitement des déchets performant afin de garantir une gestion écologique des déchets médicaux.
Plus de 40 mille emplois directs et indirects sont prévus
La Cité sera également un vecteur de développement économique et social pour toute la région du sud-ouest à travers la création prévue de plus de 40 mille emplois directs et indirects.
Ainsi, la Cité médicale de Kairouan n’est plus une « chimère », mais bel et bien une réalisation en marche. En effet, le dernier Conseil ministériel a décidé la création « d’une société anonyme à participation publique dénommée Société de la cité médicale des Aghlabides, chargée des différentes études, des travaux d’infrastructure, de la définition et de la commercialisation des composantes de la Cité médicale, et de l’exploitation des espaces qui la composent, sous la tutelle du ministère de l’Équipement et de l’Habitat».
Tout est, désormais, mis en place pour que le projet prenne une forme juridique et bénéficie d’un cadre souple, efficace dans le but évident de surmonter les obstacles et rattraper les retards cumulés jusque-là.
En effet, le Chef de l’Etat avait dénoncé certaines « opérations d’obstruction » qui ont eu pour effet de retarder l’accomplissement de la Cité médicale, en soulignant que « les fonds pour ce projet ont existé à une époque mais ont été bloqués pour des calculs obscurs».
En tout état de cause, tout indique, désormais, que ce mégaprojet est sur les rails pour aller de l’avant, tout en constituant une grande réalisation d’ordre socioéconomique et sanitaire susceptible d’être le fer de lance de nouveaux projets s’inscrivant dans le cadre du développement durable et global.
